3 questions à : Jamil Amhis, délégué général du SNPAC
eurimed.com : Les députés ont-ils adopté les amendements pour lesquels le
SNPAC (Syndicat national des praticiens adjoints contractuels) avait manifesté
devant l'Assemblée nationale il y a quelques jours ?
Jamil Amhis : Non, car nos propositions d'amendements sont arrivées trop tard
pour que les députés puissent les intégrer au texte. Nous avons été prévenus
seulement le 20 décembre que le texte allait passer devant l'Assemblée
Nationale à la mi-janvier.
Nous ne renonçons pas : puisque le projet de loi va maintenant au Sénat, nous
allons rencontrer les sénateurs et proposer de nouveau ces amendements.
Expliquer, encore et toujours - c'est notre travail de syndicat. Mais nous
ignorons encore le calendrier du Sénat.
eurimed.com : Quelle est votre principale revendication concernant les spécialistes
?
Jamil Amhis : Nous demandons que la qualification soit législative et non liée
uniquement à la décision d'une commission ordinale. Car si la plupart des
commissions travaillent en toute sérénité, d'autres rejettent systématiquement
les PAC en avançant des arguments fallacieux. Par exemple, le président d'une
de ces commissions demande que le candidat présente un diplôme européen,
alors que pour obtenir ce diplôme il est nécessaire d'avoir un diplôme
national...
Le Conseil de l'Ordre semble réellement souhaiter clarifier cette situation.
Nous venons de rencontrer le Pr Bernard Glorion et le Dr Pierre Haehnel (NDLR :
respectivement président et secrétaire général du Conseil national de
l'Ordre des médecins). Ils sont parfaitement conscients de ce problème et le déplorent.
Ils ont pris l'engagement de continuer à Suvrer auprès des commissions pour
plus de transparence.
eurimed.com : En dehors de la question de la reconnaissance de la qualification,
quelles sont les principales revendications de votre syndicat ?
Jamil Amhis : Tout d'abord la disparition des statuts précaires - ces "
associés " utiles et pas chers. Paradoxalement, nous sommes un syndicat
qui Suvre pour sa propre disparition !
Il ne faut pas oublier que la loi prévoit actuellement qu'à la fin de cette
année les quelque 3.000 à 4.000 médecins non PAC qui n'ont pas la "plénitude
d'exercice de la médecine" ne pourront plus exercer la médecine en
France.
Je ne redoute pas qu'on les mette dehors : ce n'est pas dans les pratiques de la
France.
Et puis, l'hôpital a besoin d'eux. En revanche le SNPAC a peur qu'un nouveau
sous-statut précaire soit mis en place juste avant la fin de l'année.
Le syndicat demande en outre la création de postes de PAC : la moitié d'entre
eux est actuellement sans poste et la tutelle ne crée plus de postes de PAC
depuis le 1er janvier 2001. Enfin, nous sommes également mobilisés pour la
transformation de postes de PAC en postes de PH.
Propos recueillis le 18 janvier 2001
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Paris, 11 janvier 2001 - Les représentants du Syndicat national des praticiens
adjoints contractuels (SNPAC) ont été reçus à la présidence de l'Assemblée
nationale mercredi à l'issue d'une manifestation qui a réuni près de 200 médecins
devant l'Assemblée, selon le syndicat.
Cette délégation a rappelé les propositions d'amendements du SNPAC à la loi
de modernisation sociale discutée cette semaine par les députés. Le syndicat
demande en particulier la reconnaissance de la qualification des candidats qui
ont réussi l'examen de PAC lorsqu'ils ont exercé cinq ans en spécialité à
l'hôpital public.
" Il y a de bonnes chances pour que nos propositions soient adoptées
", a considéré mercredi le secrétaire général du SNPAC, Jamil Amhis,
précisant que l'article de la loi consacré à cette question n'avait pas
encore été étudié par les députés.
" Il s'agit de la cohérence du projet d'intégration dans son ensemble :
la loi CMU de 1999 a accordé cette reconnaissance aux généralistes. La
qualification permettrait de resituer les praticiens spécialistes dans le droit
commun ", a expliqué Jamil Amhis, chirurgien pédiatre au CHI de Créteil.
" Si on veut nous intégrer, il faut nous intégrer complètement. Et pas
faire de nous des praticiens de second ordre ", a-t-il ajouté.
Le nombre de praticiens adjoints contractuels s'élève à 4500 médecins
environ, dont la majorité exerce en spécialité, rappelle-t-on
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