Le Quotidien du Médecin
Journal N° 6651 du 23-Fév-2000 Page 06 





Gardes des associés : le gouvernement étudie le moyen de suspendre son 
arrêté



Devant le tollé soulevé par sa décision de faire passer de 1 500 à 1 000 F la rémunération des gardes assurées à l'hôpital par 
des médecins associés, le gouvernement cherche un moyen de suspendre l'application de cette mesure. Il doit rendre sa copie 
avant ce soir.


L E gouvernement s'est donné jusqu'à ce soir pour trouver des moyens de suspendre l'application de l'arrêté du 27 janvier 
relatif à l'indemnisation des gardes des médecins associés (celle-ci a été fixée à 1 000 F, au lieu des 1 513 F jusqu'à présent 
d'usage, « le Quotidien » du 21 février). 


C'est le secrétariat d'Etat à la Santé qui a indiqué au Syndicat national des praticiens adjoints contractuels (SNPAC) qu'il 
cherchait à revenir sur cette disposition. Il faut dire qu'au cours des derniers jours les rangs des hospitaliers hostiles au 
différentiel de rémunération que vient d'introduire le gouvernement dans la réglementation se sont encore élargis. Au SNPAC, 
au CMDE (Comité des médecins à diplôme étranger), à l'AMUHF (Association des médecins urgentistes hospitaliers de 
France), au SPAMU (Syndicat des praticiens de l'aide médicale urgente), à l'INPH (Intersyndicat national des praticiens 
hospitaliers) et au SNPHAR (Syndicat national des praticiens anesthésistes-réanimateurs) sont venus s'adjoindre de nouvelles 
organisations.


La menace d'une grève toujours présente


Le Syndicat national des médecins réanimateurs des hôpitaux publics (SNMRHP) demande ainsi l'abrogation de l'arrêté du 27 
janvier, estimant que « la rémunération inégale et discriminatoire de la garde est une mesure inacceptable et susceptible de créer 
des difficultés dans l'organisation des gardes en réanimation ».
Le Syndicat des urgences hospitalières (SUH) juge, lui aussi, que cet arrêté est « intolérable » : « Il nous paraît inconcevable, 
dénonce-t-il dans un communiqué, que les pouvoirs publics puissent concilier un discours qui reconnaît la nécessité d'améliorer 
les conditions de travail des médecins à l'hôpital avec des mesures qui défavorisent les statuts les plus vulnérables et les plus 
précaires. »
La Conférence nationale des directeurs de centre hospitalier (CNDCH) a, quant à elle, écrit au directeur des Hôpitaux pour lui 
demander d'abroger une disposition dont l'application « se traduirait par une iniquité de traitement entre les personnels 
médicaux participant aux gardes et astreintes, particulièrement mal perçue dans les équipes ».
Le Comité des médecins à diplôme étranger (CMDE) rappelle, dans une lettre adressée à la secrétaire d'Etat à la Santé, 
Dominique Gillot, que les médecins associés assurent plus de 30 % des gardes en services de réanimation, 40 % en 
néonatalogie, plus de 50 % en SAMU et en SMUR pédiatrique et plus de 50 % dans les services d'urgence.
Une grève des associés est toujours possible : le SNPAC a fait savoir que, si le gouvernement ne lui donnait pas ce soir 
de « réponse claire et favorable », il mettrait à exécution sa menace « de déposer un préavis de grève à partir du 1er 
mars ».
Les chiffres cités plus haut donnent la mesure de la désorganisation que pourrait créer un tel mouvement dans les 
services hospitaliers. Une crise qu'amplifierait encore le soutien actif des organisations de praticiens hospitaliers : l'INPH a déjà 
fait savoir qu'elle appellerait elle aussi à une grève des gardes si les pouvoirs publics ne renonçaient pas à leur arrêté.


Karine PIGANEAU


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