Spécialisation en France des médecins étrangers Une réforme qui n'évite pas tous les écueils Exit l'AFS et l'AFSA (1), place à aux DFMS et DFMSA (diplômes de formation médicale spécialisée simples, qui durent trois ans maximun, ou approfondis qui durent un an au plus). Un arrêté daté du 8 juillet publié début octobre au « Bulletin officiel » remplace les premiers par les seconds dès l'année universitaire en cours (2008-2009), révisant la filière qui permet aux médecins diplômés hors de l'Union européenne (hors aussi de la Suisse et de l'Andorre) d'obtenir en France des diplômes de spécialisation avant, théoriquement, de retourner exercer dans leur pays. Les conditions administratives d'inscription à ces formations sont revues. Les candidats doivent par exemple se soumettre à un examen de médecine dans les ambassades de France de leur pays d'origine et produire une attestation de maîtrise de la langue française. Autre nouveauté : une liste d'aptitude (sur laquelle les candidats seront inscrits pendant un an après avoir satisfait aux épreuves) est désormais centralisée à Strasbourg. Écueils. Outre qu'elle soulève des questions très pratiques (les ressortissants de certains pays mettront sans doute plus d'une année à obtenir leur visa…), cette réforme ne vient pas à bout de l'écueil que rencontraient déjà l'AFS et l'AFSA : celui du sort de ceux qui ne retournent pas exercer la médecine dans leur pays d'origine mais qui, pour des raisons x ou y (le plus souvent parce qu'ils y tombent amoureux), restent en France. Parmi les 2 000 à 3 000 médecins étrangers qui travaillent aujourd'hui dans les hôpitaux avec un statut de FFI (faisant fonction d'internes), beaucoup sont passés par feux les canaux AFS et AFSA, par lesquels ils obtenaient, entre autres, une carte de séjour étudiante. Rien, dans le nouveau dispositif, n'empêche de se reproduire ce qui s'est déjà produit (en vrac avec les CES, les CU, les DU, les DIS…), c'est-à-dire la constitution d'un énième « stock » de médecins à diplôme étranger à régulariser, ce que ne permettra pas forcément l'actuelle procédure de recrutement (procédure d'autorisation d'exercice ou PAE) qui n'est pas automatiquement ouverte à toutes les spécialités. « Ceci, en toute logique, n'est pas pragmatique », s'alarme la FPS (Fédération des praticiens de santé, qui défend les médecins diplômés hors de l'UE), demandant la création d'une « passerelle » entre les diplômes de spécialisation réformés et la PAE. › KARINE PIGANEAU (1) Attestation de formation spécialisée simple ou approfondie, de deux ans pour les premières, un an pour les secondes. |
Le Quotidien du Médecin du : 06/11/2008 |