RAPPORT CSCT ; POSITION ET PROPOSITIONS DE LA FPS

 

A/   Rappel  de la procédure d’autorisation de la médecine par la voie du CSCT :

Cette voie est régie par la loi 72 et 1999 CMU

 

La procédure d’autorisation d’exercice de la médecine en France par la voie du Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique passe par plusieurs étapes.

Après validation du contenu scientifique du diplôme par le ministère de l’enseignement supérieur, le candidat passe un examen local « Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique », du même type que celui des étudiants des facultés françaises où ils ont été inscrits.

En outre , en cas de succès, il subit un examen oral national, qui porte sur tout le programme de l’internat. Face à un jury souverain composé pour l’essentiel de professeurs, le candidat choisit une question par tirage au sort.

Enfin les dossiers des candidats ayant franchi avec succès ces trois étapes, sont étudiés par une commission ad hoc du Ministère de la Santé.

Monsieur le ministre de la santé, à la suite de l’avis de la commission, publie par arrêté la liste des personnes autorisées à exercer en France la profession de médecin.

Aucune autorisation par cette voie ne sera accordée à partir du 31 décembre 2003.

 

Cette démarche particulièrement longue (2 ans) et éprouvante reflète le haut niveau de connaissances médicales et scientifiques des candidats. Elle demande une réelle préparation et un investissement énorme (une à deux années en fonction des candidats) .

 

  

B/    Etat des lieux  en 2003 :

  

Même si, à ce jour, la voie CSCT a permis la régularisation de PADHUE ayant rendu des services au pays en occupant des postes le plus souvent précaires et à des endroits désertés par les confrères à diplôme français; il n’en demeure pas moins que plusieurs centaines de PADHUE ont été écartés de toute régularisation possible par ce biais, alors que leurs connaissances professionnelles, leur savoir faire et leur savoir être ont été établis sans contestation possible au moins au niveau de leurs confrères français.

 

Ainsi on peut segmenter les PADHUE « CSCTistes » exclus de la manière suivante :

           

- Les PADHUE « CSCTistes »  recalés par la commission loi 72 au titre de l’année 2001 :

Au titre de l’année 2001, environ 1260 dossiers ont été instruits par la commission loi 72. Parmi les candidats 140 PADHUE ont été autorisés dans le cadre du quota (sur un quota de 150) et  410 dans le cadre hors quota. Ces chiffres nous ont été fournis par la DHOS.


 

 

704 personnes environ sont donc dans l’attente de la régularisation de leur situation professionnelle.

 

 Selon la DHOS, le nombre de médecins autorisables en 2003 en « hors quota » est très limité (une dizaine tout au plus) étant donnée que ces derniers ont pratiquement tous été autorisés au titre de l’année 2001.

 

- PADHUE « CSCTistes » recalés deux fois consécutives par la commission loi 72 :

Les chiffres cités ci-dessus ne tiennent pas compte des PADHUE ayant épuisé leurs 2 chances de passage en commission loi 72 (malgré la validation du CSCT écrit et oral).  En effet l’article 60 de la loi juillet 1999 portant création CMU stipule que les candidats ne peuvent présenter leur dossier à la commission loi 72 que deux fois. De ce fait, ces PADHUE se trouvent injustement exclus de toute régularisation possible par la voie CSCT. Pour rappel, la loi 72 permettait aux  PADHUE de se présenter 4 fois à la commission.

 

Le nombre exact de PADHUE concernés ne nous est pas connu.

 

- PADHUE  n’ayant pas réussi l’examen CSCT oral session 2001 :

Alors que la loi 72 permet à chaque PADHUE souhaitant une autorisation d’exercice de la médecine en France de présenter deux fois l’examen oral du CSCT,  les PADHUE recalés à l’oral de la dernière session n’ont pas bénéficié d’une deuxième chance (comme le prévoit la loi 72). Ces  PADHUE se trouvent alors injustement exclus de toute régularisation possible par la voie CSCT.

 

 

C/    La démographie médicale en France et rapport du professeur Yvon Berland :

 

D’après le rapport Berland, consécutif à la Mission « Démographie des professions de santé », il est par ailleurs souligné ce qui suit :

« en l’état des connaissances rassemblées par la mission, les flux de praticiens au sein de l’Union Européenne ne semble pas être de nature à influencer de manière significative les données démographiques ».

 

« Toutefois, 2 à 3000 praticiens à diplôme hors Union Européenne (PADHUE) devraient être clairement identifiés et être intégrés au potentiel médical Français, à la condition de justifier d’un niveau de formation et de compétence adapté aux impératifs de la pratique médicale en France ».

 

Ce rapport vient confirmer le déficit de personnel, tant soignant que médical auquel doit aujourd’hui faire face le système de santé en France. 

 

 

POSITION DE LA FPS :

 

Compte tenu de l’investissement des PADHUE, parfois au détriment de leur santé et de leur vie privée, compte tenu du service rendu au système de santé français, compte tenu du haut niveau de l’examen CSCT, la FPS dénonce :

 

-        Le faible nombre de PADHUE autorisé à exercer la médecine par la voie du CSCT dans le cadre « du quota ».  l’arrêté du 17 février est en totale contradiction avec le rapport Berland.

 

Par ailleurs les PADHUE ayant échoué au CSCT ou au concours de PAC peuvent présenter un dossier à la commission des 10 ans alors que les PADHUE ayant passé avec succès le CSCT se voient exclus de toute intégration. Ce traitement différent dont la logique nous échappe traduit à nos yeux une réelle absence d’équité et est perçu comme une prime à l’échec.

 

-        Le manque de transparence concernant les critères retenus par la commission loi 72. 

 

-        L’ exclusion des PADHUE ayant été recalés deux fois par la commission loi 72 (malgré la validation du CSCT écrit et oral) de toute voie d’intégration professionnelle.

 

-        L’absence d’une deuxième possibilité d’examen -prévue par les dispositions de la loi 72- pour les PADHUE recalés à l’examen oral CSCT session 2001.

 

 

PROPOSITIONS DE LA FPS

 

 

Comme tous les PADHUE, les CSCTistes se sont engagés dans un véritable projet de vie en France s’appuyant sur un projet professionnel. De nationalité française ou en cours de naturalisation pour la plupart, leur niveau de compétence ainsi que le service rendu ne sont plus à démontrer. Leur réussite aux examens CSCT en est une preuve incontestable..

 

De ce fait la FPS demande :

 

1.      que soit octroyée la plénitude d’exercice de la médecine en France sans conditions d’exercice pour les 704 CSCTistes recalés par la commission loi 72 au titre de l’année 2001.

 

Pour ce faire, nous proposons :

-        la publication périodique par le ministre de la santé de courtes listes d’autorisation d’exercice de la médecine en France. Cette façon de faire a l’avantage de lisser le nombre d’autorisations sur plusieurs mois évitant les inconvénients politiques d’une régularisation massive par la voie loi 72.

 

-        plus de clarté et de souplesse concernant les critères de sélection afin que la commission puisse autoriser le maximum de PADHUE.

 

-        Augmenter le nombre de quota en 2003.

 

Ces trois actions conjuguées permettront de trouver une sortie juste et honorable pour  tous les PADHUE CSCTistes avant le 31 décembre 2003.

 

 

  1. l’abrogation de l’article 60 de la loi juillet 1999 portant création CMU limitant le nombre d’instruction des dossiers des CSCTistes par la commission loi 72 à deux fois.

 

En attendant , autoriser le recrutement par les hôpitaux des PADHUE CSCTistes (ayant passé avec succès le CSCT) en attente de régularisation. Cette dérogation a l’avantage de répondre à un besoin en personnel médical sur des postes désertés.

 

  1. la prorogation de la commission loi 72 au-delà du 31 décembre 2003 permettant ainsi aux CSCTistes  ayant été recalés deux fois par la commission de déposer leurs dossiers quatre fois comme le prévoit la loi 72.

 

  1. les PADHUE ayant validé uniquement l’écrit de l’examen CSCT (en 2001) doivent  :

 

-        soit bénéficier d’une deuxième chance comme le prévoit la loi 72 ;

-        soit être orienté vers le concours national classant sans passer le  premier volet de médecine générale.

 

 page d'accueil